Les souks de Marrakech



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Marrakech, qui  dès sa fondation, est une ville d'échanges culturels et commerciaux, verra se croiser et se mélanger au fil du temps aussi bien les berbères des montagnes ou du désert que de nombreuses tribus dont les racines se perdent  aussi bien en Afrique noire, qu'au Sahara.

Ce brassage est probablement à l'origine de l'artisanat fascinant que l'on découvre de nos jours dans les souks et de l'ambiance bon enfant qui y règne.
Les Marrakchis ont la réputation, plus que méritée d'être accueillants, bavards, curieux et heureux de vivre. Les souks sont complètement à cette image, offrant pêle-mêle qualité, abondance et diversité dans un tintamarre perpétuel de cris, d'imprécations, le tout dans la plus grande jovialité.

Ils se déploient plus particulièrement au nord de la Place Jamaa El Fna et sont, encore plus ou moins,  géographiquement distribués par domaine de compétence : souks des ferronniers, des teinturiers, des menuisiers.
Bien sûr on y trouve tout ce que l'artisanat marocain offre, céramiques et vaisselle de Fès (les plus belles), cuir, ferronnerie, tissus. Mais si l'on observe un peu mieux, aussi tous les petits métiers qui ont disparu de nos villes et de nos campagnes.

Faire réparer des chaussures, des babouches, une théière, une lanterne,  un four ou votre sac de voyage malmené en soute,  facile, peu onéreux et rapide. Trouver à 23H00 du pain frais, des fruits, un poulet ou du lait... sans marcher pendant des heures.
Les souks sont dans la Médina et les Marrakchis habitent toujours la Médina , lorsque l'on pénètre dans la vieille ville ce n'est pas du tout comme entrer dans un gigantesque centre commercial en plein air même si une bonne partie du lieu est dédié au commerce. Ici il s'agit de s'immerger dans le quotidien du petit peuple, de voir une femme choisir longuement son bouquet de menthe, une soudaine multitude qui en rangs serrés accompagne, dans un silence impressionnant,  un ami ou un parent à sa dernière demeure ou d'entendre la matrone du quartier vitupérer parce que l'épicier du coin n'a plus d'huile d'olive du bled.

Mais tout cela ne peut se découvrir et se comprendre qu'à la seule condition d'oublier un temps ce que nous sommes et de se défaire de toute tentative de comparaison, analogie ou jugement, souvent épidermique.


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Auteur : Marie Belattar