Entre Afrique et Europe



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Tanger, tout comme Janus, regarde dans deux directions et représente la porte qui s’ouvre vers un autre temps, un autre monde. Cette ambivalence est son identité, sa réalité, sa marque.

Entre atlantique et méditerranée, un pied en Afrique et l’autre en Europe, de tous temps convoitée et colonisée, la cité surnommée « la ville des étrangers » est un vivier aux couleurs multiples.
Les Phéniciens, les Romains, les Vandales et les Arabes se succèdent et laissent leur empreinte, puis les Européens investissent le lieu.
Tanger est un lien entre Orient et Occident, une alliance culturelle et économique qui en fait une exception.

Mais ce qui sera déterminant pour le mythe qui plane dans tous les esprits, sera l’invention d’un statut inusité, inventé par les Européens pour les Européens. En 1923 Tanger devient une ville franche, administrée par une collégiale internationale.
Le monde des affaires, légales ou interlopes, se précipite dans un joyeux désordre. Tanger devient une cité d’activité commerciale intense où se croisent le monde de la finance et les petits poissons qui s’en nourrissent.

Le mouvement est tel que les intellectuels affluent de tous les continents. Et avec eux un mode de vie quelquefois étrange, souvent débridé, mais dans tous les cas porteur de nouveautés et de modes.
En 1956, Tanger revient dans le giron Marocain et se dote d’une zone franche pour des raisons économiques. Depuis la ville ne cesse de grandir. Mais là aussi ses deux visages perdurent.
Son port ultra moderne ouvert aux échanges internationaux, véritable vanne ouverte vers l’Occident est le pendant d’un Orient de la Medina et des peuples du nord qui sauvegarde leur identité.

Ici pas de choc culturel, une simple habitude ancrée de voir et de côtoyer ce qui est différent. Toutes les cultures se retrouvent pour faire les courses dans les souks odorants.
Certains vont opter pour un verre dans un café littéraire, d’autres pour un hammam.
Ou tout bonnement rentrer ce relaxer dans une maison improbable dont l’ambiance semble tout droit sortie d’un roman de Colette.


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Auteur : Marie Belattar