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Non! La danse du ventre n'est pas marocaine

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Rendons à César ce qui est à César, la danse orientale dite à tort danse du ventre n'est pas originaire du Maroc. Elle est offerte aux touristes pour satisfaire un engouement occidental qui n'a fait que croitre depuis les années 30, mais le Maroc ne la pratique pas.
Elle est, de plus, galvaudée et détournée pour n'être plus qu'une danse lascive qui nourrit les phantasmes accumulés depuis le XVIIIème siècle.

Cette danse, très ancienne, trouve ses origines en Egypte antique, elle était danse sacrée, ode probable à la fertilité et sa réalité nous échappe, faute de témoignages autres que picturaux. Cette mise au point est très importante, cette danse du ventre est l'arbre qui cache la forêt. Le Maroc est un pays de danse et de chants venus des temps anciens, issus de rites guerriers ou de rites d'adoration, ils sont des tableaux vivants d'une rare intensité et restent encore aujourd'hui très présents, particulièrement dans le monde rural.
Chaque région, peut-être même chaque village, offre son content de danses traditionnelles et de chants, quasi ésotériques, accompagnés d'instruments très anciens aux sonorités primordiales. Pour se faire une idée de la variété et de la qualité de ces créations du corps et de l'esprit, un festival culturel international mérite le déplacement, celui d'Asilah, dans la région de Tanger, au nord du Maroc. La Reggada, l'Ahidous, la Taskiwine et l'Ahouach sont quelques exemples parmi tant d'autres de la tradition dansée et chantée dans tout le Royaume.

On ne peut toutes les décrire, l'Ahouach sera un choix partial, celui de sa puissance hypnotique, danse immobile, ou presque, autour d'un feu qui semble tout droit venu des entrailles de la terre. Les villages Berbères du Haut-Atlas et de l'Anti-Atlas en sont le vivier principal. Chaque région donne un Ahouach différent. Mais les récits de voyages qui nous viennent de témoins béotiens, sous le charme, ivre de ces rythmes ancestraux qui emprisonnent sont des mirages oniriques que l'on souhaiterait toucher du doigt. Un cercle d'hommes munis chacun d'un Bendir, entourant ce premier cercle, un cercle immense de femmes immobiles et le feu. Les hommes vont jouer d'abord en sourdine, puis chanter toujours mezzo voce, les femmes debout, serrées épaule contre épaule, vont lever les mains et les faire danser à la lumière du feu, puis lentement une ondulation va naitre le cercle des femmes prend vie et le rythme s'accélère.
Tout est cacophonie et tout est harmonie, jusqu'à l'extase hypnotique. Impossible de rendre parfaitement ce rite profane. Il faut le voir, l'entendre, le ressentir.

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