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« Rimal Art » à Agadir un art éphémère venu de l'enfance

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La belle cité balnéaire marocaine va nous offrir du 9 au 17 août prochain le premier Festival International de sculpture sur sable. Cet art de l'instant, ou presque, est de plus en plus vivace, il est la part de l'enfance que nous ne voulons jamais perdre en devenant des adultes. Petit malin que nous sommes devant la peur de la risée générale nous avons trouvé la solution. Faire des châteaux de sable est devenu un art,  donc totalement légitime. Les pauvres êtres humains que nous sommes peinent à découvrir des ilots d'innocence et de légèreté. Nous envions ce que nous étions dans la petite enfance, à genoux dans le sable, armés d'une petite pelle ou uniquement de ses mains, riant d'être capable de construite et de détruire pacifiquement, fiers de cette liberté.

Le matériau lui-même est chargé de symbole. Le sable est composé de milliards de particules minuscules qui sont la résultante d'une lente et éternelle corrosion d'autres roches. Elles mêmes ayant été des montagnes, des volcans, des falaises granitiques ou des bans de corail. Le tout emporté par les vents et les courants aquatiques qui permettent le voyage planétaire. C'est un peu comme toucher et manipuler l'histoire chaotique de la terre qui nous abrite. En plus dans cette matière fluide vivent micro organismes, bactéries et champignons, c'est vivant.

Les déserts de sable et les plages immenses face à la mer sont des supports à notre rêverie et à notre besoin d'imaginaire. Nous recherchons la compagnie des autres hommes mais chacun d'entre nous aspire, pour un temps,  à la solitude et au silence de ces étendues sereines.

Cette manifestation va permettre de réunir l'art éphémère et l'art pérenne, des fabuleuses constructions de sable et des idées et des mots. Tables rondes et conférences pour évoquer la création artistique au Maroc et ailleurs, l'histoire du pays et son avenir. C'est ici qu'intervient notre capacité étrange, la mémoire consciente, cette lourde charge qui est souvent une souffrance mais toujours un cadeau précieux qui nous permet de nous projeter vers demain. Les spectateurs qui vont déambuler sur les plages et découvrir les structures belles, étonnantes, incompréhensibles ou délirantes seront partie prenante de l'action créatrice. Et contrairement à d'habitude ces œuvres, par leur fulgurance, ne vont pas se charger d'une valeur vénale qui pervertie le lien créateur-observateur.

L'art véritable d'ailleurs se devrait d'être dégagé de toute notion économique, purement gratuit pour être libre et sans arrière pensée, un message, comme une bouteille à la mer, sans attente de réponse, comme un livre qui s'écrirait à l'infini et que tout le monde pourrait parcourir, lire ou ressentir selon son cœur.

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Bons plans
 


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