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Un musée du thé à Essaouira

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La Chine et le Maroc sont à l’origine de cette création, l’un est le plus grand producteur de thé au monde et l’autre l’un des plus grand consommateur de notre planète. Deux pays que la culture ancestrale du thé rapproche naturellement. Ce musée sera le temple de l’art du thé, les objets raffinés et délicats qui participe à la cérémonie quasi ésotérique du thé se feront admirer sur près de 2300 m2. Les deux ministres de la culture signataires de l’accord ne pouvaient que choisir Essaouira. Mogador est historiquement le port par lequel le thé fut introduit au Maroc.

Le grand frère chinois est un exemple à suivre, c’est en Chine que ce trouve le seul musée du thé de réputation mondiale. L’Asie dans son entier est amateur de ce breuvage qui soigne, réconforte et nourrit. La Chine médiévale, l’Inde et le Tibet berceau de religions mystiques comme le Lamaïsme, le Bouddhisme, le Taoïsme et bien d’autres étaient souvent en guerre pour imposer l’un ou l’autre de ces courants spirituels. Mais c’est toujours autour du thé rituel que le dialogue s’instaure. Une anecdote révélatrice de l’importance de ce rite. Un apprenti acolyte lamaïste se plaignant à son maître spirituel de servir le thé depuis 5 années et de rester toujours apprenti s’entendit répondre : tu ne seras prêt à apprendre que lorsque tu sauras servir parfaitement le thé.

Au Maroc et dans bon nombre de pays du Maghreb, le thé est une boisson consommée de manière effrénée. L’Egypte et le Maroc ont découvert le thé d’origine chinoise à partir du XVIIè siècle. Les Touareg semblent connaître depuis plus longtemps ce breuvage et son origine viendrait d’une zone Afro-Libyenne. Ils se distinguent par leur manière de le préparer et de le consommer. Cette boisson a de nombreuses vertus, hydrater en abondance dans des contrées si arides de l’Afrique balayées par les vents secs et écrasées par un soleil et sa capacité à nettoyer l’organisme des impuretés du corps.

Mais plus que tout, c’est un rituel de convivialité et de bienvenue. La menthe fraîche que l’on ajoute à profusion dans la préparation en fait une boisson au goût délicat qui désaltère et fortifie. Le cérémonial de la préparation est un peu comme un acte sacré. Chaque région du Maroc a sa manière, son art pour concocter un breuvage idéal. Chez les Berbères le thé se voit paré d’au moins sept plantes aromatiques différentes et se transforme en véritable ambroisie pour les papilles. Il y a d’abord la senteur subtile qui s’échappe de la théière, puis la langue découvre plusieurs délices. Le mélange des sept plantes apporte la douceur du miel, la force de la terre et la légèreté incomparable des plantes aromatiques.

Un petit secret pour se rapprocher du parfait en la matière : faire respirer et s’oxygéner le thé. Il faut verser plusieurs fois du thé dans un grand verre, le reverser dans la théière et ce plusieurs fois, jusqu’à l’obtention du parfait équilibre.

Essaouira est déjà une petite ville de culture, la tradition y règne en maître tant dans la musique que dans la peinture ou l’artisanat d’art. La création d’un musée du thé va parachever et embellir l’œuvre de mémoire ancestrale qu’Essaouira crée depuis des décennies.

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